La douceur d'aujourd'hui

Publié le par Béa

 

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 La douceur d'aujourd'hui a écrit quelques pages. Il ne me reste plus qu'à les recopier. Dire les choses avec de l'encre qui est une chose pareille aux autres : soumise, éclairante dans la paix du soir. Vous m'avez offert un bouquet de sept roses, autant que de jours de la semaine. 

 

 

Elles brûlent dans l'air limpide. Elles s'ouvrent dans la chambre profonde comme un ciel. Avec le soir, elles se referment sur votre absence. C'est une chose étrange que l'absence. Elle contient tout autant d'infini que la présence. J'ai appris cela dans l'attente, j'ai appris à aimer les heures creuses, les heures vides : c'est si beau d'attendre celle que l'on aime. Il y a le cœur qui gronde, qui cogne de joie.


Et puis il y a les pensées. Elles lui reviennent chaque seconde, comme autant de noires messagères. Elles disent que l'on espère en vain, que notre désir s'est perdu et qu'il est déjà bien tard... Un jour viendra où une main de lumière heurtera le bois du cœur, avec une telle insistance que je ne pourrai faire autrement que me lever, et ouvrir...

Il n'y a rien dans l'attente, que la vie seule, nue et pauvre. Elle ignore la défaite comme le triomphe, l'amertume comme la puissance.
Elle ne sait que la grâce d'un silence sur la terre tendre,sous le ciel calme. Elle nous apprend que l'amour est impossible et que, devant l'impossible, on ne peut réussir ni échouer, seulement maintenir un désir assez pur pour n'être défait par rien...





Christian Bobin

 

 


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